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Date de création : 28.03.2010
Dernière mise à jour : 27.04.2011
606 articles


1. Le grand départ

Publié le 15/07/2010 à 19:21 par catherineculy Tags : depart classes neige

 Depuis quelques jours déjà Luna ne tenait plus en place, mais aujourd’hui elle ressemblait plutôt à une pile électrique tant elle était nerveuse. Courant de la chambre au living et de la cuisine à la salle de bains, la petite fille vérifiait pour la énième fois si elle n’avait pas oublié de prendre sa brosse à dents, son shampooing, ses pantoufles et finissait par donner le tournis à ses parents ainsi qu’à ses frères et sœurs.

 

- Maman, tu n’as pas oublié ma crème solaire ? Papa, laisse-moi prendre ton appareil photo, je te promets que je te le ramènerais en bon état ! Ne me dis pas que tu ne veux pas de souvenirs de ta petite fille en classes de neige ?

 

Car c’était aujourd’hui le jour du grand départ tant attendu pour les classes de neige à La Pousterle dans les Alpes françaises. Ce soir entre dix-neuf et vingt heures on irait déposer la valise au garage place de la Sablière afin que les bagages soient chargés dans l’autocar avant l’embarquement des élèves et le départ tant attendu vers les pistes blanches qui aurait lieu vers vingt et une heures.

 

Mais que le temps semblait donc long à Luna. Les heures s’étiraient, interminables malgré l’intense activité dont faisait preuve la petite fille.

 

A tel point que ses parents tentèrent de l’envoyer faire une petite sieste pour que le temps lui semble moins long et aussi parce que toute excitée par l’approche du voyage, Luna s’était levée à l’aube. Mais ce fut peine perdue, la fillette était bien trop énervée pour dormir.

 

Luna était même beaucoup trop nerveuse pour parvenir à avaler quoi que ce soit, ce qui, en ce qui la concernait constituait une première car ordinairement la petite fille mourait perpétuellement de faim et était capable d’ingurgiter des quantités de nourriture qui feraient peur à un ogre ! Elle consentit néanmoins à grignoter du bout des dents un petit croque-monsieur vers dix-huit heures car il fallait bien manger quelque chose : le mal du voyage pouvant se déclarer aussi bien lorsque l’on avait fait un repas trop lourd que lorsque l’on n’avait rien dans l’estomac et Luna ne tenait tout de même pas à traîner des nausées pendant les quelques douze heures que durerait le trajet. Il fallait donc se résoudre à être raisonnable. Raisonnable ! Un mot qui n’entrait hélas pas souvent dans le vocabulaire de la fillette.

 

Luna était une jolie petite fille d’une dizaine d’années aux cheveux châtains clairs, mi-long, aux grands yeux brun foncés qui tour à tour, se faisaient enjôleurs pour obtenir ce qu’elle désirait. Car bien peu de gens avaient le cœur à leur résister. Ou qui lançaient des éclairs de colère si par malheur les choses ne tournaient pas comme elle le souhaitait ou encore si quelqu’un avait l’audace de s’opposer à ses désirs. D’ailleurs comment ne pas céder à Luna ? Lorsqu’elle n’obtenait pas ce qu’elle désirait, la petite fille prenait un air désespéré, de grosses larmes perlaient à ses paupières ne tardant pas à rouler sur ses joues, culpabilisant chacun, excepté son frère aîné Nicolas qui seul voyait clair en son jeu. Les autres pensaient qu’il aurait fallu un cœur de pierre pour ne pas lui donner ce qu’elle souhaitait.

 

Et Luna en profitait et même en abusait. C’était d’ailleurs la raison pour laquelle son papa avait fini par céder et accepter de lui confier son précieux appareil photo.

 

Après dîner Luna rouvrit une dernière fois sa valise afin de procéder à une ultime vérification : lunettes de soleil, écharpe, gants, matériel scolaire, nécessaire de correspondance… tout était en ordre, rien n’avait été oublié.

 

L’heure du départ approchait à grands pas. Luna chaussa ses après-skis aidée par la bonne volonté de sa petite sœur Chiara âgée de 5 ans ainsi que par ses deux petits frères Grégoire et Augustin, tous deux âgés de 6 et 7 ans, pleins de bonne volonté, tournoyant sans cesse autour d’elle pour l’embrasser, lui apporter son bonnet, son sac de voyage ou l’aider à s’habiller. Cela posait plus de problèmes qu’autre chose mais Luna n’avait pas le cœur à les repousser tant leur bonne volonté était touchante.

 

La fillette était heureuse à l’idée de partir en classe de neige mais elle savait également que les taquineries de sa petite sœur ainsi que celles de ses deux petits frères lui manqueraient terriblement, presque autant que ses parents et qu’elle se sentirait toute perdue le soir en n’ayant pas sa dose de câlins avant d’aller se coucher de même que le matin en n’étant pas réveillée en sursaut par trois petits monstres surexcités plongeant sur son lit afin de lui apprendre que le petit déjeuner était servi. Ses parents aussi lui manqueraient terriblement. C’était en effet la première fois que Luna partait si loin et pour si longtemps loin d’eux.

 

L’année dernière, la petite fille était bien partie en classe de mer au centre aéré des Deux Caps dans un village près de Wissant dans le Pas de Calais. C’était également relativement loin de chez elle, mais elle ne s’était pas sentie trop dépaysée étant donné qu’elle connaissait bien la région, pour y avoir passé plusieurs de ses vacances de printemps avec ses parents ou avec ses grands-parents. De plus lorsqu’on était en classe de mer, on rentrait à la maison le vendredi soir afin de passer le week-end avec les parents avant de repartir le lundi matin, ce qui coupait le séjour en deux et rendait moins pénible la séparation. Mais cette fois on partait pour treize jours et non plus à la côte d’Opale mais dans les Hautes-Alpes. Donc pas question de revenir à la maison pour passer le week-end. C’était vraiment trop loin. Cela inquiétait d’ailleurs beaucoup Luna qui avait peur de craquer et de se mettre à pleurer, passant ainsi pour un bébé aux yeux des autres élèves de la classe.

 

Bien sûr monsieur Grimaud était gentil et Luna serait dans une chambre avec quatre de ses meilleures amies : Anouck, Sylvie, Pricillia et sa préférée Marine. Ses parents lui avaient expliqué qu’une fois l’émotion du départ passée elle serait tellement prise par les activités et le soir tellement fatigué qu’elle en oublierait même de penser à eux et d’être triste. Mais de cela la petite fille doutait fortement. Treize jours sans câlins, sans disputes avec ses frères et sœurs, sans bagarres avec Nicolas !

 

Tiendrait-elle le coup ?

 

Il était l’heure de partir maintenant, maman finissait d’habiller Grégoire, Augustin et Chiara tandis que papa descendait au garage déposer la valise dans le coffre de la voiture et que Luna mettait son bonnet après avoir fermé sa veste.

 

L’heure H approchait à grands pas…

 

Trois autocars attendaient devant le garage que l’on chargeât les bagages avant d’aller se garer sur le parking en contrebas de l’hôtel communal pour permettre l’embarquement des jeunes voyageurs.

 

Il y avait beaucoup de monde car cinq écoles partaient en même temps : L’Ecole élémentaire Maurice Carême, qui était l’école fréquentée par Luna, l’école Maupassant ainsi que trois écoles néerlandophones : l’Ecole Montaigne, Louis Pasteur et l’école Marie Curie.

 

Papa déposa la valise à l’endroit indiqué, ensuite on se rendit ensemble dans la grande salle au rez-de-chaussée de l’hôtel communal qui était le lieu du rendez vous avant de monter dans les autocars. La salle était comble. Impossible de repérer le moindre visage connu. Luna avait beau scruter la salle, il y avait tellement de monde que l’on se marchait sur les pieds et l’on était entouré par une foule de parents et d’enfants que l’on n’avait jamais vu. Il valait mieux prendre son mal en patience et attendre que chaque instituteur appelle sa classe.

 

L’attente semblait longue car il régnait une chaleur d’enfer dans la maison communale, et l’impatience gagnait tant les jeunes voyageurs que leurs parents. Des enfants couraient à gauche et à droite, sans cesse rappelés à l’ordre par leurs parents soucieux de ne pas les perdre. Dans la foule Luna aperçut ses amies Pricillia et Roxane ainsi que madame Ransart, la secrétaire de l’école et monsieur Lecarré, l’instituteur de troisième année, tous deux venus eux aussi souhaiter bon voyage à leurs enfants qui partaient en classes de neige, tandis que Grégoire aperçut monsieur le directeur qui tentait de réunir tout son petit monde autour de lui.

 

Enfin on fit un appel micro pour que les instituteurs se présentent, puis on appela les élèves de chaque école afin qu’ils puissent former un rang pour rejoindre l’autocar. Classe après classe, école après école, les élèves s’agglutinèrent autour de leurs instituteurs respectifs et se dirigèrent vers la petite porte latérale de l’hôtel communal, tandis que les parents se précipitaient vers les autocars pour un dernier au revoir assorti de multiples recommandations.

 

Monsieur Grimaud et madame Duez accueillaient chacun avec le sourire, tentant de se rappeler pour plus tard des recommandations que chaque parent leur avait fait pour chaque enfant, donnant un dernier renseignement, dissipant quelques dernières inquiétudes… Le voyage allait très bien se passer et le séjour laisserait un souvenir impérissable aux enfants, il n’y avait aucune inquiétude à avoir.

 

Parents et enfants n’en finissaient plus de s’embrasser avec quelquefois une petite larme au coin de l’œil. Allons! Il fallait se décider à prendre place dans l’autocar, il était vingt et une heures et les moteurs ronflaient déjà.

 

Les portes se fermèrent, les bras s’agitèrent, les yeux se mouillèrent…

 

- Au revoir Luna ! Au revoir ! Crièrent ensemble Grégoire, Augustin et Chiara tandis que papa et maman lui envoyèrent des bisous et que Nicolas jouant l’indifférent se contenta d’esquisser un vague signe de la main en se déclarant satisfait de ces treize jours de calme et de paix sans sonenquiquineusede petite sœur...

 

Dans l’autocar Luna sentit ses yeux se mettre à picoter. Elle n’allait tout de même pas se mettre à pleurer pour de bon. La main de la petite fille se crispa sur sadoudoucequi ne la quittait que lorsqu’elle était à l’école mais que cette fois elle n’avait pu se résoudre à laisser à la maison. Tant pis pour les éventuelles moqueries. Son pouce chercha sa bouche mais la fillette résista. Non. Tout de même ! Il ne fallait pas exagérer. Elle colla son nez à la fenêtre du car et agita frénétiquement sa main jusqu’à ce que l’autocar soit trop loin pour qu’elle puisse encore apercevoir sa famille.

 

L’excitation régnait à l’intérieur de l’autocar. La plupart des enfants étaient tellement énervés par le voyage qu’ils ne cessaient de parler à tort et à travers de tout et de rien, oubliant la tristesse de la séparation.

 

Plus rares étaient ceux qui restaient silencieux car ils étaient un peu tristes et fatigués aussi, mais cela passerait rapidement, après tout c’était un peu comme un voyage scolaire un peu plus long que d’habitude et on s’habituerait vite à vivre sans avoir les parents sur le dos. Peut-être même regretterait-on de devoir rentrer dans treize jours !

 

Après le premier au cours duquel les enfants comme les instituteurs purent se dégourdir les jambes et se rafraîchir, Luna sentit la fatigue l’envahir. Ses pensées vagabondaient entre la maison, ses parents, ses frères et sœurs et les pistes enneigées sur lesquelles la petite fille s’en donnerait à cœur joie dans un merveilleux paysage de montagnes. C’est ainsi que la petite fille s’endormit…